vivre à la campagne au 17ème siècle


Ce mouvement était porté par une dynamique à la fois technique, économique et sociale : l’ascension de la bourgeoisie, progrès des sciences et des techniques, le développement de l’éducation. Un certain nombre d’entre eux cependant sont fermiers, pour tout ou partie de leur exploitation ; c’est ce que montrent les inventaires de ces laboureurs, 320 au total pour la Manche, dont les deux cinquièmes possèdent moins de 25 ha. À la même époque apparaît un nouveau mode de concession des terres non libres : le beneficial lease qui garantit la terre pour un certain nombre d’années, une vie ou une partie de vie. Chronique #2 – L’Art de vivre sous Louis XIV (partie 2/4) – à écouter à partir du lundi 2 mars 2015. 11Quoi qu’il en soit, il n’est pas possible de considérer le monde paysan comme une entité ; entrons maintenant un peu plus avant dans le détail de ces inégalités. Le blé qui dominait largement au xvie siècle, et avait même accru sa part relative, dans un pays où l’on ne mange que du pain blanc, commence à céder rapidement du terrain au profit de l’orge et même du seigle. ), La Terre et les Hommes…, op. En effet, je suis gouverné par des lois auxquelles je donne mon consentement ; et ni ma vie, ni ma liberté, ni mes biens ne me sauraient être retirés conformément à la loi. Au début du XIXe siècle, le monde paysan, marqué par une permanence des structures sociales et des techniques agraires, occupe une grande place dans la société française. En dessous, il y a les errants et les mendiants. De 1815 à 1852, la vie agricole est dominée par la tradition, sous le signe du surpeuplement et de la misère, avec des progrès en fin de période; la période de 1852 à 1880 est synonyme dapogée des campagnes, temps de progrès techniques, de réels changements et de prospérité. Les plus expérimentés et habiles avaient le titre et la fonction de mayoral, chef de culture en quelque sorte, puis venait l’ouvrier, appelé garçon (mozo) et, enfin, le plus jeune, appelé zagal. On peut supposer qu’ensemble, ils forment plus de la moitié des chefs de famille, soit une proportion semblable à celle qui peut être calculée pour la région de Séville (autour de 60 %)14, mais bien supérieure à celle que l’on rencontre en Vieille-Castille (autour de 20 %)15. Paris profite de cette nouvelle effervescence et devient une capitale culturelle européenne. À titre de comparaison, voilà Daimiel, en 1582 : 1812 feux, dont 1 316 propriétaires, y sont recensés, et parmi eux, 276 peuvent être considérés comme moyens ou riches puisqu’ils possèdent au moins une paire d’animaux de trait, soit 21 % des propriétaires et 15 % des feux. On dira qu’on est loin du monde rural et pourtant don Gonzalo n’a quitté sa ville qu’une fois (pour aller à Madrid), passant sa vie à diriger son entreprise « sur un cheval pour voir les labours et le reste de son domaine » et surveiller ses 58 domestiques. Paris cedex 14, Presses Universitaires de France, « Hors collection », 2009, p. 473-495. Nous sommes seulement sûrs que la sous-location de copyholds de même que la location de terre en freehold étaient très répandues au xviie siècle. La pratique de l’endogamie matrimoniale permettait de sauvegarder certains patrimoines. Le principe est le même que celui du copyhold mais pour un temps déterminé. Le Dominiquin. Quand le sol tenu en villainage passe d’une personne à une autre (de père en fils par ex. Il est attaché durablement à une exploitation (les journaliers se louent pour 6 mois ou pour une année mais ils peuvent rester plusieurs années sur la même exploitation). Passons à table ! Dès que l'enfant naît, il est emmailloté dans des langes pour que le corps se fortifie. ), La Terre et les Hommes : France et Grande-Bretagne (xviie-xviiie siècle), Paris, Hachette, coll. 78On observe que les statuts sociaux ne peuvent s’analyser indépendamment du système social duquel ils sont partie prenante. C’est l’exode rural qui va se prolonger tout au long du XXème siècle. Siglos xviii-xx, t. I : Campesino y pequeña explotación, Barcelone, Crítica, 1991, p. 249. Tous ont en commun de travailler une exploitation moyenne ou petite (5-15 ha ou jusqu’à 30 en pays de grande exploitation) et d’en vivre. S’il peut apparaître critiquable d’étendre arbitrairement cette notion à l’ensemble de l’Ancien Régime et d’en faire l’élément explicatif fondamental de la société rurale sans attention particulière à la chronologie, il faut signaler que, pour qui veut caractériser la société rurale française du xviie siècle, profondément marquée par les crises conjoncturelles, cette notion est essentielle. Vers 1670-1789, Paris, Cujas, 1974, xviii-984 p. 39 Moriceau Jean-Marc, Les Fermiers de l’Île-de-France. 13Le groupe des ouvriers agricoles est bien plus complexe qu’il n’y paraît de prime abord ; on le divise traditionnellement entre ceux qui travaillent à l’année dans un domaine, appelés domestiques, et ceux qui s’engagent à la journée, appelée pour cette raison journaliers ou brassiers. La vie sous l'ancien régime est précaire et la naissance est un moment difficile. 46Ibid., Jupon : À partir du XVI e, où la jupe a désigné le vêtement de femme l’habillant de la taille au sol , le mot jupon a été employé tantôt comme « courte jupe mise sous les autres jupes », tantôt (à la fin du XVIII e siècle et au XIX e siècle de 1868 à 1890 environ) , pour désigner la jupe sur laquelle ouvrait la … Il n’y a là rien d’étonnant : partout, dans les zones vouées à cette activité, elle est aux mains de la moyenne noblesse, résidant souvent en ville, mais disposant de nombreuses propriétés rurales. Les propriétaires des grands domaines tendent de plus en plus à réduire la durée des concessions : les baux emphytéotiques qui assuraient une propriété de fait aux tenanciers s’effacent devant des baux plus courts. Et si l’on veut être un peu plus précis, il faut bien imaginer que chacune de ces dénominations doit se subdiviser en trois catégories au moins selon le niveau de richesse : les petits, les moyens et les gros. 29 La description des catégories du monde rural qui suit est issue des ouvrages généraux cités en fin de chapitre. 21La possession de terres étendues, plus de 250 ha en moyenne, et de troupeaux importants caractérise ce groupe, mais il faut bien distinguer entre ceux qui vivent comme des rentiers et ceux qui pratiquent le faire-valoir direct, avec l’aide de domestiques et de journaliers. Jamais entièrement démunis, jamais tout à fait indépendants, ils forment une masse sans grandes espérances, vivant au jour le jour, souvent endettée, mais survivant tout de même. cit., p. 154-158 et 418-435 ; Brumont Francis, « Société rurale et production agricole (xvie-xviie s.) », Sarasa Sánchez Esteban et Serrano Martín Eliseo (dir. ), Señores y campesinos en la península ibérica. Ce sont aussi les héritiers des grandes maisons du Pays basque (caseríos) qui portent le titre de seigneur de telle ou telle maison ou de Catalogne (masías). Inversement, les cottagers sont classés avec les pauvres ; ils possèdent seulement moitié plus que les journaliers, ce qui est très pauvre pour G. King. Le laboureur riche est un personnage des openfields céréaliers39, ailleurs, il faut regarder le terme avec circonspection avant de conclure que l’on a affaire à un riche. A la campagne; Les Authentiques; Luberon; Magnifique Mas du 17ème siècle à vendre dans le Luberon, bénéficiant d'une très jolie vue panoramique sur ses terres de 13 ha avec une piscine 15 x 5m. 33Au fur et à mesure que la propriété s’agrandissait, on ne pouvait continuer à l’exploiter en famille avec des saisonniers, il fallait prendre des journaliers, puis multiplier le train de culture et embaucher des domestiques à l’année ; enfin, pour se débarrasser du soin de la culture et intégrer ainsi les rangs des rentiers, on pouvait louer en fermage les biens patiemment accumulés. Ils louaient quelques petites parcelles de terre, en fermage ou à moitié, et élevaient quelques animaux. Et si les rentes restèrent fixes, au cours du troisième quart du siècle, la pratique du droit d’entrée (entry fine) fut liée à l’évolution économique : des tables destinées à calculer les droits d’entrée à appliquer furent publiées et elles étaient à la disposition des seigneurs et de leurs régisseurs. 28Or, cette évolution favorable ne se produisit pas : la production de céréales, surtout celle de blé, baissa plus rapidement que la population. Elles tiennent à trois raisons : les modifications du statut de la terre (ce qui a déjà été évoqué), le phénomène des enclosures et le développement du marché. 5 Brumont Francis, Paysans de Vieille-Castille aux xvie et xviie siècles, Madrid, 1993, 502 p., voir p. 190. Ils peuvent marier leurs filles à la gentry locale qu’ils fréquentent. Mais à quoi bon avoir une charrue si on ne peut acheter et surtout nourrir les animaux, bœufs ou chevaux, susceptibles de la tirer ? Soit la ville de Paredes de Nava, toujours en Tierra de Campos, et ses quatre paroisses. Révoltes urbaines, révoltes rurales, Chapitre VII. En mixant tout cela, les historiens du monde rural ont construit des catégories permettant de « classer » tous ces paysans. Évoquons rapidement d’abord les points semblables. Freeholders et farmers sont classés par G. King parmi les 511 586 familles « qui augmentent la richesse du royaume ». Il contrôle l’emploi de nombreux journaliers, il est actif sur les marchés et il paie en général une part importante de l’impôt de sa paroisse. Ils disposent de quelques acres dont ils complètent les revenus par une activité artisanale et des droits dans les wastes et les commons. Ils possèdent parfois des troupeaux assez importants et accèdent à l’aisance. 82On observe donc que la classification générale que l’on peut faire de la société rurale française ne prend vraiment de sens qu’à la condition de regarder la société comme un système (la part relative des différents groupes, qui est variable selon les régions) et aussi de prendre en compte la notion d’évolution au cours de la vie d’un même individu. Avec de tels niveaux de population, en Vieille-Castille et encore plus sur la côte cantabrique, nous aurions affaire à de véritables villes ; cela signifie que la division du travail n’est pas très poussée dans la Manche, l’artisanat étant réduit au nécessaire, sauf en cas de spécialisation (le textile à Ciudad Real, les gants de cuir à Ocaña). Les petits propriétaires cherchent à valoriser leur lopin par une culture intensive (vigne, par exemple) alors que ceux qui peuvent espérer vivre sur leur bien privilégient les céréales. La mortalité enfantine est certes plus importante dans les couches modestes de la population, mais ce n'est pas un facteur si déterminant que cela. 1998. En l’absence d’informations, les données qui suivent sont extraites de cet ouvrage. On observe donc une évolution plus marquée des rapports de la paysannerie à la terre en Angleterre. C’est un trait qui n’est pas propre à la Manche, mais se retrouve partout, qu’il s’agisse d’animaux transhumants ou de moutons communs, restant sur place, comme le montre l’exemple de la Vieille-Castille, où si les éleveurs sont plus nombreux que dans la Manche (autour de 50 % des habitants) la plupart d’entre eux n’ont que des troupeaux minuscules12. Au milieu d… La población, la economía, la sociedad, Madrid, Espasa-Calpe, 1989, p. 161-235. Cependant, malgré ces différences, on retrouve partout des situations analogues ou semblables. et dans ce dernier cas, en quoi se distinguent-ils des autres ruraux ou même de leurs voisins des villes qui possèdent des terres et les font cultiver ou les cultivent eux-mêmes ? [...], [...] De ce fait, l'attachement à l'enfant n'est pas le même au XVIIe siècle qu'aujourd'hui. Le baptême permet de recenser et l'État va rendre au XVIIe siècle ses registres plus précis et plus rigoureux. Et encore, même en disant cela nous n’avons pas résolu le problème : travaille-t-il lui-même ou dirige-t-il des ouvriers ? Mais le régime juridique de la propriété y est un peu différent de sorte qu’il sera nécessaire de l’étudier en détail. L'endettement crée des rapports assez ambigus dans la société, si on doit de l'argent à son voisin, il peut nous demander des services toute notre vie et on devra les faire. ), Historia de España Menéndez Pidal, t. XXIII : La Crisis del siglo xvii. Et à notre grande surprise, alors que les membres de cette élite sont nobles, bien souvent titulaires d’offices municipaux électifs ou perpétuels et résident dans ces petites villes que nous avons décrites, à peine un peu plus de 20 % d’entre eux sont rentiers, les autres pratiquant soit l’élevage en grand (pour 11 % du total), soit agriculture et élevage ; encore mieux, ce ne sont pas les plus riches qui sont rentiers puisque tous les propriétaires de plus de 500 ha (18) sont en faire-valoir direct. Avec son frère … « Pluriel », 1998, p. 55-73. S’il y a incontestablement des agriculteurs aisés et même riches dans toutes les régions, il serait faux de transporter partout ce modèle qui semble s’estomper assez vite. Les tentatives faites pour utiliser des critères plus objectifs font surgir d’autres problèmes : comment déterminer le critère en question et selon quels seuils faire les découpages ? Les manouvriers ; 2. Inversement il existe dans cette société un nombre considérable de ruraux que les crises du xviie siècle ont plongé dans une profonde pauvreté, vignerons, ouvriers agricoles, petits artisans. La naissance est réservée aux femmes de la maison avec notamment la matrone, une sorte de sage-femme sans savoir théorique, mais avec un savoir pratique. Aussi voit-on les paysans diversifier leurs revenus, se tourner vers des activités demandant moins de main-d’œuvre comme l’élevage ou permettant d’utiliser à plein leurs animaux, comme le transport, ou bien placer leur argent en rentes constituées. Il est assez étonnant aussi de constater que, contrairement à ce qui se passe généralement ailleurs, les trois quarts de ces laboureurs ne se livrent pas à l’élevage. 58Les labourers (ne surtout pas confondre avec ce que l’historiographie rurale française appelle « laboureurs », ce sont des journaliers qui correspondent assez bien à la définition qu’en donne Vauban en France) sont des travailleurs salariés payés à la journée ou à la semaine ; ils vivent à la limite de la pauvreté et doivent parfois bénéficier de la Pour Tax (voir chapitre sur les pauvres). La naissance est réservée aux femmes de la maison avec notamment la matrone, une sorte de sage-femme … L'ondoiement est pratiqué par la matrone quand les enfants sont en mauvaise santé sinon le baptême se fait dès les premiers jours. Au cours du siècle, le statut des terres non libres a eu tendance à se rapprocher de celui des terres libres, et ce de deux manières. Tous ces changements ne pouvaient passer inaperçus aux yeux des contemporains. Les divertissements populaires tels que les foires ou les tournois de chevaliers 4. Vincent de Paul . S’il décrit une société formée de trois groupes (les « petites gens », le « groupe charnière des laboureurs moyens et des marchands ruraux » et « le monde clos des marchands-laboureurs »), il insiste sur la forte polarisation interne de cette société. Depuis 1641, les signatures accompagnées de date, jusque-là sans exemple chez les Le Nain, se multiplient. C - 13013 Marseille FranceVous pouvez également nous indiquer à l'aide du formulaire suivant les coordonnées de votre institution ou de votre bibliothèque afin que nous les contactions pour leur suggérer l’achat de ce livre. La classification de Gregory King perpétue cette tradition ; il en ira de même pour celle de Joseph Massie (1759) et celle de Patrick Colquhoum (1803). La frontière est difficile à tracer et il est des cas où les deux termes se recoupent. C’est une proportion beaucoup plus faible qu’en Vieille-Castille (autour de 35 %)11, mais sans doute plus élevée qu’en Andalousie ou en Estrémadure. Ils ont le monopole des grandes fermes et des recettes seigneuriales (affermage des dîmes, marchés de coupe de bois, commerce des grains et des bestiaux, prêts à intérêt, commerce des rentes). Socialement on y rencontre de petits agriculteurs indépendants mais à faibles revenus. 29Pour expliquer ce phénomène, il faut examiner les effets des crises sur les structures sociales : ces paysans sont-ils semblables à leurs ancêtres du milieu du xvie siècle ? Pour les meilleurs d’entre eux, les inventaires montrent des greniers et des caves bien remplies, des intérieurs cossus, décorés de tableaux ou de tentures, de l’argent monnayé, des bijoux (chaînes d’or pour les hommes, bagues pour les femmes), de l’argenterie, des livres même16. Dans le Vivarais du xviie siècle, Alain Molinier signale l’existence de laboureurs pauvres37. Toutes ces activités génèrent des revenus substantiels. C’est là le lot commun de tous les artisans, de Castille ou d’ailleurs, exerçant une triple activité : leur propre métier, le travail de leur petite exploitation et le travail pour autrui en tant que journalier, dans les périodes de forte activité et de hauts salaires (moisson). Les souliers près de la cheminée : les souliers servaient à mettre les cadeaux que le Père Noël « apportait » le 24 décembre à minuit. Des personnages tenant des copyholds importants sont également appelés yeomen par leurs contemporains. Plus souvent, ces laboureurs moyens ont une exploitation plus équilibrée, combinant élevage, culture céréalière et viticole et quelques activités annexes, comme le commerce des denrées agricoles, le prêt d’argent ou de denrées, le transport. 35Parler de la société rurale anglaise au xviie siècle pose les mêmes questions théoriques qu’en Espagne ou en France. 12Ils constituent, nous l’avons dit, les trois cinquièmes de l’échantillon proposé par J. López-Salazar et sans doute plus encore dans la population totale de la région. Une certaine hétérogénéité règne aussi dans ce groupe, peut-être due aux critères qui ont été utilisés pour le former : s’agissant d’un groupe charnière, on peut toujours discuter sur la présence d’exploitants ensemençant moins de 5 ha de céréales, proches donc des laboureurs à ânes, précédemment évoqués, ou de ceux qui ensemencent plus de 25 ou 30 ha, qu’on aurait pu inclure dans les « principaux », 42 parmi les inventoriés disposant d’une propriété supérieure à 100 ha. 75On classera ici ceux qui tirent la majeure partie de leurs revenus du travail salarié fait pour le compte d’autres agriculteurs. 46Les customary tenants sont principalement des copyholders, mais il y a aussi ceux qui tiennent sans titre ou avec des conditions plus dures. Mais comme cela a déjà été observé pour l’Espagne et pour l’Angleterre, si la construction d’un modèle pour l’ensemble du pays est nécessaire elle est aussi dangereuse : en effet, les différences régionales sont considérables et les hiérarchisations sociales n’ont de sens que rapportées à des modèles agraires régionaux. Ce sont d’abord des questions de vocabulaire : les paysans anglais sont des freeholders, farmers, husbandmen, cottagers, servants, labourers… On pourra évidemment ne pas traduire les termes mais il faudra bien cependant leur donner des équivalents, or toutes choses ne sont pas égales. Cette seconde tendance aura une influence déterminante sur la peinture de paysage italienne et française. Les possibilités d’ascension et de déclin social dépendent en effet à la fois de la conjoncture générale et de la position de chaque individu sur l’échelle sociale. Ils ont donné lieu à une étude importante, centrée sur leur recul au xviiie siècle30, mais qui peut être utilisée pour les présenter au siècle précédent. 1La France du XVIIe siècle reste profondément rurale ; on estime à plus de 85 % la part de la population qui vit à la campagne.Plus encore qu’en ville, la paroisse en constitue le cadre de vie, non seulement religieux et administratif mais tout simplement social. Les cottagers sont souvent des commoners qui complètent les revenus de quelques parcelles (louées plutôt que possédées) de l’usage de droits dans les commons. Le Vivarais aux xviie-xviiie siècles, Paris, EHESS, 1985, 500 p. 38 Frêche Georges, Toulouse et la région Midi-Pyrénées au siècle des Lumières. Le modèle en est tracé par le texte de Vauban qui décrit un manœuvrier à la fois totalement indispensable dans les campagnes du xviie siècle et fort gêné pour « atteindre le bout de l’année ». Ils occupent ces fonctions entre 11 et 25 ans le plus souvent, mais certains deviennent ensuite vacher, berger, laboureur principal. Ils privilégient donc les céréales panifiables et le froment dont la demande s’accroît avec la croissance de la population et avec la hausse du montant des fermages (payés en grain). La paysannerie moyenne : haricotiers, artisans ruraux, vignerons, jardiniers ; 3. Il est certain que la mise en valeur de ces biens varie avec la résidence ou le statut social : les citadins, qu’ils soient artisans ou qu’ils appartiennent à des groupes sociaux plus huppés, recherchent les cultures spéculatives destinées au marché. Il valait deux fois plus vers 1550 et 2,4 fois plus vers 1590. Il est parti des inventaires et des partages de biens et il a divisé la société en fonction de la valeur des biens contenus dans ces documents : ce faisant, il ne privilégie pas un seul facteur – la production agricole (vue à travers la superficie de la propriété, par exemple) –, mais prend en compte l’ensemble des activités de l’individu concerné par l’inventaire9. 27 Broad John, « The fate of the Midland yeoman : tenants, copyholders, and freeholders as farmers in north Buckinghamshire, 1620-1800 », Continuity and Change, 14, 3 (1999), p. 325-347. Même s’il est difficile d’en donner le nombre exact ou même approximatif, on peut facilement penser qu’ils sont nombreux et que le phénomène est probablement plus important qu’en France. Les rois continuent d'embellir la ville mais ils commencent à se Quand l'enfant est mort-né on court porter l'enfant dans le sanctuaire à répit (lieu où miraculeusement les enfants ressuscitent le temps d'être baptisés et ils peuvent partir au paradis et non errer dans les limbes). Famille, mariage et transmission des biens à Pozuelo de Aravaca (1580-1540), Madrid, Casa de Velasquez, 2000, 362 p. voir p. 188-254. L’historien peut se charger de fixer lui-même les catégories pour autant que des sources statistiques existent. Sous l'Ancien Régime, on pratique beaucoup l'homogamie sociale (un labour avec une fille de labour Il y a toujours une stratégie familiale qui encadre le mariage. [...] Il y a une pression fiscale royale au XVIIe siècle. 2) Les idées et la réflexion philosophique qui font un grand bon en avant. 38On s’attachera particulièrement à ce qui fait la différence avec la France ou l’Espagne. Les concessions avec une durée déterminée (for life) se divisent en tenure of grantee (pour la durée de la vie du tenancier) et pur aûtre vie (la vie du tenancier, de sa femme et de ses héritiers). Il s’agit donc de sociétés relativement homogènes. Il existe en effet une utilisation large du terme : certains auteurs appellent husbandmen tous les roturiers qui possèdent et travaillent la terre. 63L’autre forme d’évolution qui affecte la société rurale anglaise au xviie siècle est liée à la croissance des villes et tout particulièrement de celle de Londres31. Il s’agissait d’une part de terres privées ouvertes aux pratiques collectives après les récoltes (parcours du bétail) d’autre part de terres plus ou moins incultes (wastes), espaces sablonneux, pierreux, bruyères, landes et marécages… particulièrement importants dans certains comtés du nord (Cumbrian) et à l’ouest (Welsh mountains), au sud-ouest (Dartmoor, Exmoor and Sedgmoor), dans les Midlands (forêts), les hauteurs du Lincolnshire, les Fens mal drainés, et les marécages des rives de la Thames. Mais la manière de tenir la terre a une signification sociale. La fin du 16esiècle, en Italie, est marquée par une dualité stylistique entre le baroque, dont le chef de file est Caravage, et un retour au classicisme de la Haute Renaissance avec les Carrache (Carracci). De telles tables furent publiées par Isaac Newton. 28 Cité par Bernard Cottret, Histoire d’Angleterre, xvie-xviiie siècle, Paris, PUF, 1996, p. 117. Parmi eux, il y a évidemment des pauvres, des dépendants, mais il y a aussi des paysans que l’on peut classer sous le terme de laboureurs car ils en ont la surface économique et sociale (ce sont par exemple les exploitants des métairies de l’Ouest et du Sud-Ouest de la France). Ils ont été les gagnants de la conjoncture entre 1500 et 1650 ; ils ont participé au remembrement des parcelles et des enclosures, ils ont investi dans le matériel agricole, ont spécialisé leurs terres (houblon, fruits et légumes) et ont expérimenté les nouveautés agronomiques. « Marchand-laboureur », il vend des grains (les siens et aussi ceux qu’il achète à moins aisé que lui) et aussi du bétail, bœufs ou chevaux. Mais il faut avoir présent à l’esprit qu’il ne s’agit là que de généralisations et que les différences régionales sont importantes. 62Dans les villages de champs ouverts, l’ensemble fait d’une tenure en copyhold et de droits dans les commons constituait une forme de propriété qui pouvait être achetée et vendue et qui fut souvent renforcé. Ils complétaient leurs maigres revenus par le travail à la journée. Il leur faut plusieurs générations pour atteindre le niveau des élites du monde rural. 44En ce qui concerne l’existence d’un important marché de la terre en copyhold, le problème essentiel est de savoir jusqu’à quel point il était utilisé par les paysans pour acheter de la terre à cultiver ou pour investir leurs profits. Ce souci de tout voir par lui-même en fait le « prototype du bourgeois campagnard », il lui valut une forte inimitié de la part de son fils qui voulait vire en rentier21. originale avec iconographie) ; rééd., ibid., 1992 (Points Histoire, 166-169) avec bibliographie légèrement retouchée. C’est essentiellement ce personnage dont les historiens ont fait leur « coq de village ». Parmi la rémunération des bergers figurait souvent le droit d’inclure dans le troupeau du maître un certain nombre d’animaux. 68La notion de dépendance de la paysannerie a été élaborée par et à partir de la thèse de Pierre Goubert sur le Beauvaisis34. Hoyle Richard W., « Debate » [The land-family bond in England], Past & Present, 146 (1995), p. 151-73. hoyle Richard W., « Tenure and the land market in early modern England : or a late contribution to the Brenner debate », Economic History Review, 2nd ser., 43 (1990), p. 1-20. Les villes sont encore peu nombreuses mais quelques centres urbains comptent déjà plusieurs milliers d’habitants (Paris, Londres, Venise, Amsterdam…). 36Comme pour les deux autres pays, se pose la question des critères les plus pertinents à prendre en compte pour mesure la richesse des paysans. Commande ton devoir, sur mesure ! Familia y reproducción social en la Sierra. 23Mais ce ne sont pas là les seuls revenus dont disposent nos « principaux » : location de terres et maisons, rentes constituées, bons du trésor (juros), prêt à intérêt, affermage de revenus divers, municipaux, seigneuriaux ou royaux, de dîmes, administration de seigneuries, de commande-ries des ordres militaires, de biens en tutelle ou curatelle, etc. Un nouvel état d’esprit s’impose qui n’hésite pas à critiquer le pouvoir poli… Un modelo de sociedad rural leonesa (Los hombres, los recursos y los comportamientos sociales), León, Université, 1987, p. 349. Magnifique Logis du 17ème siècle, rénové, comprenant deux habitations. Adresse : 2, avenue Gaston Berger CS 24307 F-35044 Rennes cedex France. « U », 1993, 368 p. ; 2e éd. Les gros producteurs tournés vers le marché réagissent sans tarder à ces incitations. 80Les sociétés moyennes de l’Ouest sont caractérisées partout par une hiérarchie tripartite, dominée par un groupe plus ou moins important de paysans moyens. Malgré tout, les superficies ensemencées peuvent dépasser la centaine d’hectares (305 pour la plus vaste) ; ils doivent donc recourir à ces journaliers pourvus d’un attelage que nous avons signalés plus haut, exemple banal de complémentarité entre la grande et la petite exploitation.

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